Selon les informations publiques, Sébastien Lecornu annonce qu’il adressera dans les prochains jours un courrier aux partenaires sociaux pour leur demander leur contribution sur cinq thématiques majeures. À ce jour, ce courrier n’est pas encore parti, ce qui laisse à la CFTC et aux autres organisations le temps de préparer leur réaction et leurs propositions.
Les cinq thématiques sollicitées
D’après les communiqués officiels, le Premier ministre souhaite recueillir des contributions sur les sujets suivants :
1. Le financement de la protection sociale
2. La réindustrialisation et souveraineté économique
3. Les conditions de travail et la Qualité de Vie au Travail (QVT)
4. Le renforcement du paritarisme
5. La modernisation du marché du travail
Ces cinq axes correspondent à des enjeux lourds pour les salariés et pour le rôle du syndicalisme.
Ce que la CFTC va porter dans son intervention
En tant que syndicat qui revendique une place centrale pour le travailleur, la CFTC ne peut pas se contenter de participer en retrait. Voici les points incontournables à défendre :
● Transparence et équité dans le financement social : il ne s’agira pas de faire porter l’essentiel du poids sur le salariat.
● Des mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail et la QVT : prévention des risques, droit à la déconnexion, soutien psychologique, hygiène des temps de travail.
● Paritarisme réel, pas consultation cosmétique : les syndicats doivent être co-décideurs, dotés de moyens, écoutés dans les instances locales.
● Anticipation des mutations du marché du travail : insertion des jeunes, transitions professionnelles, adaptation des compétences.
Ce qu’il faut surveiller de près
● Le calendrier du courrier : un envoi rapide sans concertation pourrait servir d’enveloppe vide plutôt que de cadre réel de dialogue.
● Le format de la contribution attendue : un “avis” vague peut devenir un pis-aller, un “plan” exigeant serait plus ambitieux.
● L’intégration effective dans le projet de loi ou le budget : ce n’est pas la contribution qui compte, c’est ce qu’il restera dans les textes.
● Le risque de déséquilibre : si seules les demandes de sacrifices pèsent sur les salariés sans contreparties pour les entreprises ou l’État, le dialogue s’effrite.
Position de la CFTC
La CFTC affirme qu’elle est prête à dialoguer, mais pas à céder les principes. Le simple fait de “contribuer” ne suffit pas : ce courrier doit être le point de départ d’un véritable débat social, avec des engagements vérifiables.
La CFTC appelle les UD, fédérations, militants à préparer dès maintenant des contributions solides, mais aussi à rester mobilisés : si ce dialogue devait tourner au verbiage sans mesure concrète, la CFTC sera prête à porter la voix des salariés dans la rue.

